Société d'Histoire et d'Archéologie de Haguenau
 

Les vendredis de l'histoire

 

Il y a quatre ans, la Société d’Histoire et d’Archéologie (SHAH) a lancé l’initiative des Vendredis de l’Histoire dont la finalité est de proposer au cours de l’été, des visites guidées originales sur des thèmes innovants. Dès la première année, le succès était au rendez-vous. Près de 300 personnes venant de Haguenau, de la région ou des touristes de passage, ont suivi ces guidages, permettant ainsi de mieux connaître l’histoire de la cité. Toutes les visites guidées sont réalisées par les guides bénévoles de la SHAH avec le soutien logistique de l’office du tourisme. Au regard de ce succès et à la demande de nombreux participants l'initiative a été reconduite cette année. La première visite a eu lieu ce vendredi 6 juillet avec pour thème, « Haguenau, ville de garnison ».  Denise Tousch, guide depuis quelques années, a assuré ce premier guidage qui a rencontré un beau succès, malgré une forte concurrence liée au match de football de l’équipe de France, aux coups de klaxons des voitures et autres manifestations de joie qui ont célébré la victoire des Bleus.

 

L’expulsion des Jésuites

Au cours de son exposé le guide a expliqué comment du Moyen-Âge au XVIIe siècle, Haguenau bénéficiait d’une autonomie militaire et comment le rattachement à la France en 1648 a changé la stratégie, puisque « on ne défend plus l’espace restreint de la ville, mais on organise la défense d’un pays ». Face à ce changement de situation, la Ville de Haguenau s’est adaptée et a profité de cette opportunité. C’est ainsi qu’après l’expulsion des Jésuites en 1765, la municipalité propose de transformer en caserne les bâtiments que les religieux occupaient. 
« C’est vraiment le départ de la ville de Garnison », explique Denise Tousch. Au fil des ans, la municipalité ne recule devant aucun sacrifice pour garder les militaires. Elle fait sienne la citation du Maire Thurot: « J’apprécie l’avantage d’avoir une garnison de cavalerie dans un pays où l’on ne peut cultiver la terre sans fumier ». C’est ainsi que naissent les casernes Aimé, Keck, Thurot, Frère, et le grand camp d’Oberhoffen de plus de mille hectares pris sur la forêt indivise de Haguenau. Avec l’arrivée de ces nouvelles troupes, les commerces se multiplient (plus de 100 cafés), les entreprises de bâtiments réalisent de nombreux chantiers, les sociétés de transports se créent, c’est toute une économie qui se développe et bénéficie de ce développement. Cette fonction de ville-garnison a connu son apogée pendant la période du Reichsland de 1871 à 1918, avec parfois plus de 4500 hommes de troupe pour 18 000 habitants. Après 1945, l’armée quitte progressivement les casernes du centre-ville. De nos jours encore, de nombreux édifices à travers la ville rappellent ce passé militaire. En 2004, les derniers régiments de la caserne Thurot ont été rapatriés sur le camp d’Oberhoffen et le quartier Estienne a été créé en 1976. C’est de nos jours la dernière garnison de Haguenau. Elle compte 2 600 militaires qui font partie de la brigade de renseignements, à la pointe de la guerre électronique.
 

 
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